La comédienne Muriel Robin, rejointe par 87 autres personnalités, a signé ce dimanche dans le JDD une tribune pour que les victimes de violences conjugales "ne meurent plus dans l'indifférence totale" et appelle à un rassemblement le 6 octobre à Paris.
Sous le titre "Sauvons celles qui sont encore vivantes", Muriel Robin rappelle que "tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint ou de son ancien conjoint" et que l'an dernier "123 ont ainsi perdu la vie" tandis que "225.000 autres ont été victimes de violences conjugales".
Rappelant que "la lutte contre les violences faites aux femmes a été proclamée grande cause nationale pour l'année 2018", elle estime que "pourtant, un silence assourdissant persiste".
Pour ses signataires, il faut "donner les moyens d'agir à ceux qui prennent en charge les femmes victimes et les hommes auteurs de ces violences". Ils réclament en outre "une formation O.BLI.GA.TOI.RE nationale de tous les métiers de loi (police, gendarmerie, juges, magistrats) et un plan d'urgence pour l'hébergement des femmes".Il faut que cela s'arrête. Il faut que notre cri de révolte soit aussi retentissant que le déni qui règne aujourd'hui. Monsieur le président, agissons pour que ces femmes ne meurent plus dans l'indifférence totale, pour que nous n'ayons plus honte de ces cadavres, lit-on dans le texte.
Le texte demande aussi que soit imposé à l'agresseur "une interdiction d'approcher le domicile de l'agressée" et que les "hommes +violents+ soient contraints de se soigner". Il propose enfin de "repenser la loi sur la légitime défense".
Parmi les signataires figurent Carole Bouquet, Mimie Mathy, Vanessa Paradis, Pierre Palmade, Alexandra Lamy, Julien Clerc, Stéphane Bern, Michel Drucker, Claude Chirac et Amélie Mauresmo.Si vous voulez manifester votre engagement, je vous propose que nous nous retrouvions toutes et tous le samedi 6 octobre à 14 heures, devant le Palais de Justice de Paris. Tous ensemble, montrons à ces femmes que nous leur tendons la main, et que viendra un jour où elles ne seront plus seules", conclut Muriel Robin.
"Réveil citoyen"
Sur les ondes d'Europe 1, la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a salué dimanche l'engagement de Muriel Robin tout en défendant l'action gouvernementale.En 2018, "il n'y a pas eu de baisse du budget et toutes les subventions à toutes les associations nationales qui accueillent des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles ont été maintenues, certaines ont même été augmentées", a affirmé la secrétaire d'État.La prévention (...), nous sommes déjà en train de la faire avec la mission interministérielle de protection des femmes, mais on peut toujours aller plus loin", a-t-elle indiqué, a joutant qu'elle allait en parler avec Muriel Robin.
"Pour l'année qui vient, le budget (...) augmente puisqu'il y a 4 millions d'euros qui sont mis dans une grande campagne de communication" diffusée sur les écrans à partir du 30 septembre, a ajouté Mme Schiappa, exhortant les témoins des violences faites aux femmes à les dénoncer. "L'État fait tout ce qui est en son pouvoir mais ne pourra pas tout, tout seul, il faut qu'il y ait un réveil citoyen".
Muriel Robin incarnera Jacqueline Sauvage dans un téléfilm d'Yves Rénier qui sera diffusé le 1er octobre sur TF1 et s'inspire du livre de cette loirétaine condamnée pour le meurtre en 2012 de son mari violent, après 47 ans d'enfer conjugal.
LIRE Orléans : deux “adresses refuge” pour les femmes battues ouvrent leurs portes
En décembre 2016, à 69 ans, Mme Sauvage était sortie de prison après une grâce totale accordée par François Hollande. Devenue pour beaucoup un symbole des victimes de violences conjugales, son histoire avait suscité une forte mobilisation mais également divisé l'opinion.